Les salariés vont désormais participer au coût de leur formation. Sauf en cas de co-construction de leur parcours avec leur employeur.
La France compte actuellement 7,4 % de demandeurs d’emploi, son plus bas niveau depuis 2008. Le taux de chômage des personnes en situation de handicap atteint 13 % à la fin du premier trimestre 2022, contre 19 % en 2017.
Diminuer encore plus le chômage de longue durée
Le nombre de demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi (obligation de 6 % de travailleurs handicapés pour les employeurs de plus de vingt salariés) soumis à un chômage de longue durée a diminué de 10 % en un an, pour concerner au total 270 000 personnes.
Toutefois, le chômage longue durée touche davantage les personnes en situation de handicap : 59 % des demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi sont au chômage depuis plus d’un an, contre 48 % pour l’ensemble des publics (données à la fin juin 2022).
Construire des parcours vers l’emploi
Le nombre d’apprentis en situation de handicap a augmenté, il était de 3 544 en 2019, il est désormais de 9 252 en 2021. Il n’y a par exemple désormais plus de condition d’âge pour être apprenti lorsque l’on est en situation de handicap. Les employeurs perçoivent une prime à l’embauche de 4 000 euros lorsqu’ils recrutent une personne en situation de handicap en apprentissage.
La systématisation d’un référent handicap dans chacun des 1 330 centres de formation des apprentis (CFA) a permis une plus grande mobilisation, en garantissant la mise en accessibilité des contenus pédagogiques et des espaces de formation.
Les 800 entreprises adaptées sont des acteurs importants dans la construction de parcours en créant des passerelles avec les entreprises du milieu ordinaire. Le dispositif de contrat à durée déterminée (CDD) tremplin est une expérimentation menée dans 317 entreprises adaptées auprès de 2 244 salariés. Il garantit sur des parcours de 24 mois maximum l’acquisition d’une expérience professionnelle combinant l’emploi, la formation et l’accompagnement.
L’ouverture des ESAT au milieu ordinaire
Aujourd’hui, 120 000 personnes sont accompagnées dans les 1 500 Établissements et services d’aide par le travail (ESAT). Et moins d’1% d’entre elles en sortent chaque année pour rejoindre une entreprise adaptée ou une entreprise ordinaire. Un plan de transformation permettant d’ouvrir ces établissements au milieu ordinaire, tout en garantissant aux personnes un droit au retour, dans le cas où cette expérience ne déboucherait pas sur une embauche pérenne a été lancé en 2021. Son ambition est que tout travailleur d’ESAT, quel que soit son projet, puisse également évoluer dans une trajectoire professionnelle. Les ESAT doivent garantir aux personnes un accès à la formation et à une reconnaissance de leurs compétences, en les incitant à ouvrir leur compte personnel de formation (CPF) et en rendant possible la validation des acquis de l’expérience.
Lutter contre les préjugés
Si le regard des milieux professionnels a considérablement changé ces dernières années, il reste du chemin à parcourir pour en finir avec ces idées reçues. Les grandes entreprises sont aujourd’hui largement outillées pour développer leurs politiques d’inclusion (services Ressources Humaines – RH, Responsabilité Sociétale des Entreprises – RSE, etc.) Mais la moitié des emplois qui sont créés en France se font dans les très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME). C’est là que la marge de progression est la plus importante et c’est donc là qu’il faut concentrer les efforts. Il est indispensable de les accompagner en proximité. C’est une des priorités fixées à l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) dans le cadre de sa feuille de route annuelle avec l’État. Du côté des personnes, un effort de simplification a été amorcé, avec la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé délivrée à vie en cas de handicap irréversible par exemple. Cette simplification mérite d’être poursuivie en renforçant les coopérations entre les maisons départementales pour les personnes handicapées (MDPH), le service public de l’emploi et les opérateurs.
Enfin, l’enjeu est de maintenir en emploi les personnes La loi santé au travail du 2 août 2021 intègre la question du handicap en prévoyant la formation et la sensibilisation des professionnels de santé et des services de santé au travail, la mobilisation du référent handicap de l’entreprise et des acteurs de la compensation du handicap. Elle intègre un élargissement de la palette des solutions à disposition des professionnels de santé.
Pour améliorer la prise en compte des handicaps invisibles, les plateformes départementales emploi accompagné permettent aux employeurs comme aux salariés de bénéficier d’un conseiller externe, spécialiste de ces troubles, mobilisable à tout moment avec une intensité qui varie en fonction des besoins exprimés. Ce dispositif, mis en œuvre dans les territoires en 2018, repose sur une collaboration étroite entre acteurs du secteur médico-social et acteurs du service public de l’emploi.
Pour rappel, depuis le 1er janvier 2020, tous les employeurs, même pour les structures de moins de 20 salariés, doivent déclarer mensuellement les salariés handicapés qu’ils emploient. Les employeurs de 20 salariés et plus doivent effectuer une déclaration annuelle et payer une contribution financière si leur taux d’emploi de personnes handicapées est inférieur à 6 %.
Réponses aux questions sur le handicap
Le handicap est-il synonyme de moindre productivité ?
Si l’avis d’un médecin reste requis pour apprécier la nature du poste et les éventuels aménagements à apporter à ce dernier, le salarié en situation de handicap – sans contre-indication médicale – est tout aussi productif que n’importe quel salarié.
L’intégration dans le collectif demande-t-elle plus de temps ?
Le temps de formation à la prise de poste d’un salarié en situation de handicap est le même que pour n’importe quel salarié. Dans le cas contraire, des structures comme l’Agefiph proposent une aide à l’accueil et à l’intégration qui permet de compenser ce temps supplémentaire d’adaptation.
L’embauche d’un salarié en situation de handicap nécessite-t-elle un aménagement contraignant ? Dans 80 % des cas, il n’est pas nécessaire d’aménager techniquement le poste de travail. Il est à noter que les aménagements à réaliser peuvent être très simples et peu coûteux : table élévatrice, écran adapté, siège ergonomique, horaires de jour, pauses spécifiques, modalité de transmission des consignes. Ces aménagements peuvent aussi être un moyen d’améliorer les conditions de travail générales de l’entreprise.
Les travailleurs en situation de handicap sont-ils plus absents ?
Non, les personnes en situation de handicap ne sont pas plus malades ou absentes durant l’année que les autres.
L’Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés (OETH) concerne-t-elle principalement le handicap moteur ? 80 % des handicaps sont invisibles. 13 % des personnes en situation de handicap ont un handicap moteur (dont 4 % en fauteuil roulant), l’OETH ne concerne pas principalement le handicap moteur, mais bel et bien tous les handicaps.
Monter un dossier pour embaucher une personne en situation de handicap, c’est compliqué ?
Le service public de l’emploi Pôle emploi et les Cap emploi maîtrisent les dispositifs d’aides et les prestations proposées par les fonds Agefiph et FIPHFP et sont donc en capacité d’accompagner les employeurs. Les Cap emploi interviennent tant sur le recrutement que sur le maintien en emploi d’un collaborateur.
Les entreprises embauchant des personnes en situation de handicap sont-elles minoritaires ? Non ! 80 % des entreprises emploient au moins une personne en situation de handicap.
Difficile d’atteindre un taux d’emploi de 6 % ?
Toutes les formes d’emploi (contrat à durée indéterminée – CDI, contrat à durée déterminée – CDD, contrat d’alternance, parcours emploi compétences, contrats d’intermittents, stages, etc.) sont prises en compte dans le calcul. Aussi, les agences d’emploi et sociétés d’intérim peuvent accompagner les employeurs à répondre à leur obligation légale en les mettant en relation avec des personnes en situation de handicap candidates aux postes proposés et ainsi réduire le montant de leur contribution financière. Cela peut être une étape vers l’embauche d’une personne en situation de handicap.
S’ouvrir au handicap en entreprise
Publié le 15/11/2022 dans TPE Mag
Les salariés vont désormais participer au coût de leur formation. Sauf en cas de co-construction de leur parcours avec leur employeur.
La France compte actuellement 7,4 % de demandeurs d’emploi, son plus bas niveau depuis 2008. Le taux de chômage des personnes en situation de handicap atteint 13 % à la fin du premier trimestre 2022, contre 19 % en 2017.
Diminuer encore plus le chômage de longue durée
Le nombre de demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi (obligation de 6 % de travailleurs handicapés pour les employeurs de plus de vingt salariés) soumis à un chômage de longue durée a diminué de 10 % en un an, pour concerner au total 270 000 personnes.
Toutefois, le chômage longue durée touche davantage les personnes en situation de handicap : 59 % des demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi sont au chômage depuis plus d’un an, contre 48 % pour l’ensemble des publics (données à la fin juin 2022).
Construire des parcours vers l’emploi
Le nombre d’apprentis en situation de handicap a augmenté, il était de 3 544 en 2019, il est désormais de 9 252 en 2021. Il n’y a par exemple désormais plus de condition d’âge pour être apprenti lorsque l’on est en situation de handicap. Les employeurs perçoivent une prime à l’embauche de 4 000 euros lorsqu’ils recrutent une personne en situation de handicap en apprentissage.
La systématisation d’un référent handicap dans chacun des 1 330 centres de formation des apprentis (CFA) a permis une plus grande mobilisation, en garantissant la mise en accessibilité des contenus pédagogiques et des espaces de formation.
Les 800 entreprises adaptées sont des acteurs importants dans la construction de parcours en créant des passerelles avec les entreprises du milieu ordinaire. Le dispositif de contrat à durée déterminée (CDD) tremplin est une expérimentation menée dans 317 entreprises adaptées auprès de 2 244 salariés. Il garantit sur des parcours de 24 mois maximum l’acquisition d’une expérience professionnelle combinant l’emploi, la formation et l’accompagnement.
L’ouverture des ESAT au milieu ordinaire
Aujourd’hui, 120 000 personnes sont accompagnées dans les 1 500 Établissements et services d’aide par le travail (ESAT). Et moins d’1% d’entre elles en sortent chaque année pour rejoindre une entreprise adaptée ou une entreprise ordinaire. Un plan de transformation permettant d’ouvrir ces établissements au milieu ordinaire, tout en garantissant aux personnes un droit au retour, dans le cas où cette expérience ne déboucherait pas sur une embauche pérenne a été lancé en 2021. Son ambition est que tout travailleur d’ESAT, quel que soit son projet, puisse également évoluer dans une trajectoire professionnelle. Les ESAT doivent garantir aux personnes un accès à la formation et à une reconnaissance de leurs compétences, en les incitant à ouvrir leur compte personnel de formation (CPF) et en rendant possible la validation des acquis de l’expérience.
Lutter contre les préjugés
Si le regard des milieux professionnels a considérablement changé ces dernières années, il reste du chemin à parcourir pour en finir avec ces idées reçues. Les grandes entreprises sont aujourd’hui largement outillées pour développer leurs politiques d’inclusion (services Ressources Humaines – RH, Responsabilité Sociétale des Entreprises – RSE, etc.) Mais la moitié des emplois qui sont créés en France se font dans les très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME). C’est là que la marge de progression est la plus importante et c’est donc là qu’il faut concentrer les efforts. Il est indispensable de les accompagner en proximité. C’est une des priorités fixées à l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) dans le cadre de sa feuille de route annuelle avec l’État. Du côté des personnes, un effort de simplification a été amorcé, avec la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé délivrée à vie en cas de handicap irréversible par exemple. Cette simplification mérite d’être poursuivie en renforçant les coopérations entre les maisons départementales pour les personnes handicapées (MDPH), le service public de l’emploi et les opérateurs.
Enfin, l’enjeu est de maintenir en emploi les personnes La loi santé au travail du 2 août 2021 intègre la question du handicap en prévoyant la formation et la sensibilisation des professionnels de santé et des services de santé au travail, la mobilisation du référent handicap de l’entreprise et des acteurs de la compensation du handicap. Elle intègre un élargissement de la palette des solutions à disposition des professionnels de santé.
Pour améliorer la prise en compte des handicaps invisibles, les plateformes départementales emploi accompagné permettent aux employeurs comme aux salariés de bénéficier d’un conseiller externe, spécialiste de ces troubles, mobilisable à tout moment avec une intensité qui varie en fonction des besoins exprimés. Ce dispositif, mis en œuvre dans les territoires en 2018, repose sur une collaboration étroite entre acteurs du secteur médico-social et acteurs du service public de l’emploi.
Pour rappel, depuis le 1er janvier 2020, tous les employeurs, même pour les structures de moins de 20 salariés, doivent déclarer mensuellement les salariés handicapés qu’ils emploient. Les employeurs de 20 salariés et plus doivent effectuer une déclaration annuelle et payer une contribution financière si leur taux d’emploi de personnes handicapées est inférieur à 6 %.
Réponses aux questions sur le handicap
Le handicap est-il synonyme de moindre productivité ?
Si l’avis d’un médecin reste requis pour apprécier la nature du poste et les éventuels aménagements à apporter à ce dernier, le salarié en situation de handicap – sans contre-indication médicale – est tout aussi productif que n’importe quel salarié.
L’intégration dans le collectif demande-t-elle plus de temps ?
Le temps de formation à la prise de poste d’un salarié en situation de handicap est le même que pour n’importe quel salarié. Dans le cas contraire, des structures comme l’Agefiph proposent une aide à l’accueil et à l’intégration qui permet de compenser ce temps supplémentaire d’adaptation.
L’embauche d’un salarié en situation de handicap nécessite-t-elle un aménagement contraignant ? Dans 80 % des cas, il n’est pas nécessaire d’aménager techniquement le poste de travail. Il est à noter que les aménagements à réaliser peuvent être très simples et peu coûteux : table élévatrice, écran adapté, siège ergonomique, horaires de jour, pauses spécifiques, modalité de transmission des consignes. Ces aménagements peuvent aussi être un moyen d’améliorer les conditions de travail générales de l’entreprise.
Les travailleurs en situation de handicap sont-ils plus absents ?
Non, les personnes en situation de handicap ne sont pas plus malades ou absentes durant l’année que les autres.
L’Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés (OETH) concerne-t-elle principalement le handicap moteur ? 80 % des handicaps sont invisibles. 13 % des personnes en situation de handicap ont un handicap moteur (dont 4 % en fauteuil roulant), l’OETH ne concerne pas principalement le handicap moteur, mais bel et bien tous les handicaps.
Monter un dossier pour embaucher une personne en situation de handicap, c’est compliqué ?
Le service public de l’emploi Pôle emploi et les Cap emploi maîtrisent les dispositifs d’aides et les prestations proposées par les fonds Agefiph et FIPHFP et sont donc en capacité d’accompagner les employeurs. Les Cap emploi interviennent tant sur le recrutement que sur le maintien en emploi d’un collaborateur.
Les entreprises embauchant des personnes en situation de handicap sont-elles minoritaires ? Non ! 80 % des entreprises emploient au moins une personne en situation de handicap.
Difficile d’atteindre un taux d’emploi de 6 % ?
Toutes les formes d’emploi (contrat à durée indéterminée – CDI, contrat à durée déterminée – CDD, contrat d’alternance, parcours emploi compétences, contrats d’intermittents, stages, etc.) sont prises en compte dans le calcul. Aussi, les agences d’emploi et sociétés d’intérim peuvent accompagner les employeurs à répondre à leur obligation légale en les mettant en relation avec des personnes en situation de handicap candidates aux postes proposés et ainsi réduire le montant de leur contribution financière. Cela peut être une étape vers l’embauche d’une personne en situation de handicap.
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